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Petite histoire de France 14

Publisert 27.11.2001 14:51

Louis XVI

par Maud Forsgren


Maud: Tu as entendu parler de la Révolution française, Roald, n'est-ce pas?

Roald Øyen: Oui, bien sûr. C'est une période très dramatique, avec beaucoup de passion, mais aussi très sanglante, vraiment. Mais la France a quand même fait un modèle qui est intéressant pour beaucouip de pays.

Maud: Mais comment en est-on arrivé là? Comment s'achève l'Ancien Régime? Qui est le roi Louis XVI? Madame de Campan, une des femmes de chambre de la femme du roi, la reine Marie-Antoinette, nous parle de lui.


Madame de Campan: Louis XVI? Sa démarche est lourde et sans noblesse. Il a toujours un air mélancolique. Il connaît bien l'anglais, très bien l'histoire, et il s'intéresse à la géographie. Mais sa grande passion c'est la mécanique, les arts mécaniques: la maçonnerie et surtout la serrurerie. Souvent la reine lui reproche ses mains noircies par ce travail de serrurier. Il a aussi, je crois un véritable amour pour le peuple, et son coeur le porte vers des idées de réforme. Mais les cris, les clameurs des nobles, des privilégiés le rendent timide et le font abandonner ses projets.

Maud: Il y a pourtant un projet qu'il n'abandonne pas: les Etats généraux. Les Etats généraux, c'est l'assemblée des trois ordres: le clergé, la noblesse, et le Tiers Etat. Le roi les convoque pour le 1er mai 1789 pour discuter des affaires du royaume. Les derniers Etats généraux avaient été convoqués en 1614. Le 5 mai les députés des Etats généraux sont donc reçus à Versailles par le roi, et voici ce qu'il dit ce jour-là:

Messieurs, ce jour que mon coeur attendait depuis longtemps est enfin arrivé, et je me vois entouré des représentants de la Nation à laquelle je me fais gloire de commander. C'est un usage qui peut ouvrir à la Nation une nouvelle source de bonheur. Messieurs, j'espère que cette époque va devenir à jamais mémorable pour le bonheur et la prospérité du royaume.

Maud: La moitié de ces députés appartient à la noblesse et au clergé. L'autre moitié appartient au Tiers-Etat, c'est à dire le peuple. Voici la définition qu'en donne l'abbé Sieyès dans un de ses essais:

Abbé Sieyès: Qu'est-ce que le Tiers Etat? Tout.
Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique? Rien.
Que demande-t-il? A y devenir quelque chose.

Maud: Voulez-vous savoir de façon plus précise ce que demandent les uns et les autres? Nous retrouvons dans un café de Versailles une jeune femme de la ville, un noble et un paysan.

Paysan: Nous les petits paysans, on nous oublie, comme d'habitude. Nous n'avons plus assez de terres pour vivre.

Citadin: Les prix augmentent, et ça tombe sur qui? Sur nous, encore une fois, nous le petit peuple des villes. La vie est tellement chère…

Paysan: C'est parce que les récoltes sont mauvaises.

Noble: Et puis les dépenses de l'Etat…

Paysan: Vous, Monsieur le noble, vous vous taisez.

Noble: Les dépenses de l'Etat sont de plus en plus importantes, surtout à cause des guerres.

Citadin: Ah, cette guerre d'Amérique…

Paysan: Tout ce qui nous arrive, c'est la faute des bourgeois. Regardez-les donc: ils sont de plus en plus riches.

Noble: Surtout ceux qui ont fait fortune grâce au commerce maritime, vous voyez qui je veux dire…

Citadin: Oui, la bourgeoisie marchande.

Noble: Et cela ne leur suffit pas. Ils veulent aussi participer aux affaires politiques, et accéder à tous les emplois. Mais enfin pour qui se prennent-ils, ces bourgeois?

Paysan: Et vous donc, le noble, vous n'avez pas honte de vous plaindre? Que voulez-vous exactement?

Noble: Je veux que les hautes charges de l'Etat, de l'Eglise, et de l'armée soient réservées aux nobles.

Citadin: Et moi, je veux un impôt, un seul et même impôt pour tous.

Paysan: Là, je crois qu'on est bien d'accord. Les impôts, il y en toujours trop.

Maud: Mais le roi ne veut aucune réforme profonde. Les députés du Tiers-Etat sont très déçus et se déclarent alors Assemblée nationale avec le droit de voter l'impôt. Le 20 juiin, comme ils sont chassés de leur salle de réunion par le roi, ils se retrouvent dans la salle du jeu de paume, et ils prêtent serment solennellement.

Nous venons de jurer de ne pas nous séparer avant d'avoir donné une constitution à la France.

Maud: C'est le début de la Révolution, et le commencement de la fin pour le roi Louis XVI.

Si ma mort peut faire votre bonheur,
Prenez mes jours je vous les donne
Votre bon Roi déplorant votre erreur
Meurt innocent et vous pardonne



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